_ Je vOudrais qu'elle m'entende.
Et m'endormir dans ses bras, comme avant. M'étendre sur ses mots. La sublimer de pensées et lui dire à quel point elle me manque. Puis essayer de comprendre son geste, bien qu'il n'y ait aucune explication concrète.
Mais les souvenirs arrivent bien trop tard. La neige a recouvert mille et une fois nos moments passés. Ces instants sont glacés, gelés, anéantis sous le poids de ce givre psychique. Tout cela appartient à ce qu'il me reste de remords et d'absurde. Le néant dévastateur qui prend mes doutes sous ses ailes. Et vole nos instants. Il n'y a plus aucune atteinte corporelle, et il n'y en aura plus. Jamais plus mes mains ne pourront toucher ta douce peau, jamais plus elles ne pourront se faufiller dans tes cheveux, coupés depuis peu. Si tu savais comme j'ai regretté. D'ailleurs je regrette toujours. C'est l'indéniable remords de l'amie qui n'a pas su être là. Qui t'a laissé toucher le fond, bien que tu ne voulais peut être plus échapper à ces sables mouvants. Préférant peut être t'enliser dans ces maux sans retour. Ces sentiers souterrains dont tu ne pouvais plus te sortir, que tu n'avais plus la force de fuir. Tu t'es perdue dans ces sensations trop fragiles, tu t'es perdue et les sens se sont envolés. Egarés dans les abysses de gestes innacceptables. Certainement pardonnables en un sens. Mais tu l'as eu cette liberté si longtemps convoitée. Tu t'en es emparé, ton courage a finalement triomphé... C'est ce monde qui t'a perdue, avec sa lâcheté impardonnable. C'est ce monde qui n'a rien vu, et nous avec. Au fond, nous aussi nous nous sommes perdues. Je suis semblable à cette lâchetée, à cette incomprehension qui m'offense. Pardon.